L’art de fabriquer des objets en cuivre, la technique de la dinanderie, est un art issu d’un savoir-faire traditionnel et datant du XIV ème siècle. C’est une tradition qui s’est perpétuée dans les temps modernes car le trousseau des jeunes mariées contenait bien souvent une batterie de cuisine en cuivre martelé.
Kaïs Kamoun est issu d’une famille de dinandiers et a toujours aimé admirer les artisans à l’œuvre dans l’usine familiale. Après ses études de comptabilité, il devient comptable pour l’affaire familiale.
C’est en 2005 qu’il décide de monter son atelier pour travailler le cuivre et le laiton (appelé communément cuivre jaune, alliage de cuivre et de zinc) martelés et d’orienter ses créations vers des objets de décoration contemporaine, plutôt que de rester dans la production massive de batteries de cuisine traditionnelles.
Depuis, Kaïs a créé différents modèles, tous inspirés du patrimoine tunisien, auxquels il ajoute sa touche de modernité. Il n’hésite pas à se lancer, à marier les matières, le cuir, le verre. Il décline un modèle dans différentes finitions. Sa boutique dans le centre de Tunis est une preuve de sa créativité : on y trouve des sous-verres, des luminaires de toutes sortes, des corbeilles, des seaux à glace, …
Le travail du cuivre martelé
Le travail du cuivre est un long chemin et fait intervenir différents spécialistes.
On choisit tout d’abord sa matière première : le cuivre rouge ou jaune; le rouge est plus malléable que le jaune. On choisit également son épaisseur : 10 mm pour les plus belles pièces. Plus la feuille de cuivre est épaisse, plus l’objet aura de la tenue et plus l’objet sera cher.
Ensuite vient la transformation de ce noble métal : la pièce est modelée grâce au martelage ou au repoussage. Le martelage donne plus de solidité aux pièces.
Dans le cas des
Enfin, c’est l’étape de la finition, plus ou moins longue selon :
- qu’on choisit de nickeler la pièce (la recouvrir d’une couche de nickel) : elle sera alors d’une couleur de métal blanc, brillant. C’est le cas de cette jolie corbeille en cuivre martelé.
- ou de l’étamer (recouvrir l’intérieur d’étain) pour permettre une utilisation de l’objet en cuisine, comme cette grande corbeille en cuivre étamé et martelé
- ou seulement de la vernir, pour éviter que sa belle couleur rose-orange, ne s’oxyde. L’original photophore sapin en cuivre a été martelé et vernis.
Le polissage, vient mettre un point final à ce travail, rendant l’objet éclatant et brillant.
Rencontre entre Comptoir Azur et l’artisan dinandier, Kais Kamoun
Bizarrement la première fois que j’ai rencontré Kaïs, c‘était au salon Maison et Objets et non en Tunisie. Son stand était impressionnant d’originalité. A vrai dire j’étais même perdue tant il y avait de finitions différentes possibles : étamée, non étamée, nickelée, non nickelée, poussée, gravée, vieillie, vernie…
Ce qui m’a plu dans le travail de Kaïs et son équipe ce sont les idées nouvelles qu’ils apportent. Kaïs a envie de progresser et crée régulièrement de nouveaux modèles. Une pièce de cuivre telle que travaillée dans l’atelier de Kaïs est une vraie œuvre d’art, un objet précieux qu’on se doit de conserver et de faire vivre comme tel.
Références de cet artisan du cuivre, Kaïs Kamoun
Kaïs participe régulièrement au salon de l’artisanat en Tunisie et a reçu en 2010 le 2éme prix régional de création.